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Pourquoi ça m'a pris 4 ans de comprendre comment être heureux?

Arthur Yeti

Arthur Yeti / November 10, 2016

11 min read––– vues

Mon rêve était de devenir quelqu’un de cool, quelqu’un qui voyage, qui est invité aux meilleures soirées. Je voulais sortir avec des mannequins, être musclé. J’ai commencé à voyager, pour rendre jaloux mon entourage et montrer que je vivais ce lifestyle.

Je voulais une vie instagrammable.

Montréal • Novembre 2014

Je suis parti à Montréal en 2014, pour tenter l’aventure nord-américaine. Le début d’un rêve américain commençait à exister. J’étais tombé amoureux d’une Française (l’une des raisons pour laquelle je suis parti à Montréal) et j’avais trouvé un cofondateur pour commencer ma première startup: ICU (tinder et instagram réunis).

Je touchais $5000 grâce à mon activité freelance et je vivais dans une des villes les plus sympas du monde.

Montréal

J’ai d’ailleurs rencontré des personnes formidables. Mon coloc, Claude, un Libanais avec le coeur sur la main. On partageait des discussions des heures durant sur la vie en générale, sur les relations humaines, et on a fait des house party du tonnerre. Frigon, mon ailier préféré. On a joué tous les jeudi ensemble au Hockey. Pedro, Morgui, Elo et Axel mes coups de coeurs de Montréal. J’ai partagé énormément de choses avec toutes ces personnes, mais quelque chose me manquait.

C’était beau de l’extérieur mais à l’intérieur je me sentais vide.

Ce qui devait arriver, arriva. Je pensais vraiment que mon premier projet allait marcher du premier coup. J’allais devenir riche et le co fondateur d’une startup prometteuse, avec des bureaux à travers le monde (cette idée allait être le début d’une autre aventure). Et enfin trouver le bonheur et la paix intérieur.

Erreur, je me suis planté.

Notre startup ne marchait pas, ma relation avec mon co fondateur n’était pas ce que j’espérais. Même celle avec ma petite amie n’allait plus. Tout commençait à perdre de la vitesse.

Après cette série d’événements, je ne me sentais plus à ma place à Montréal. Donc direction l’Asie pour changer d’environnement, trouver de l’inspiration auprès de créateurs. Je suis parti sur un coup de tête pour rencontrer Pieter Levels (créateur de la communauté nomade) en Janvier 2015.

Asie • Janvier 2015

Un passage en France pour voir ma famille et 15 jours après, j’embarquais pour la Thaïlande.

Axel et Bahija, que j’avais rencontré à Montréal me rejoignait plus tard. Les meilleurs amis qu’il existe pour partir en vacances.

Première destination Bangkok pour 2 mois. Que je considère une des meilleurs ville du monde.

J’ai travaillé sur ma deuxième startup: Nomad House. J’avais acquis de l’expérience et Pieter m’a poussé à le développer. On travaillait nuit et jour pendant 5 semaines sur nos projets respectifs.

Thaïlande

J’avais la vie dont j’avais toujours rêvé. J’étais à Bangkok, je ne payais pas mes sorties (car j’étais pseudo mannequin), il faisait beau tout le temps et je voyageais en Asie du Sud-est pour 6 mois. Thaïlande, Bali, Hong-Kong, Vietnam, Malaisie et Philippines.

Rien ne changeait pour autant, plus j’avançais, moins je savais où j’allais. Le pire arriva, ma première crise financière.

Il y a un calcul très simple quand tu es développeur en freelance. Pas de clients = Pas d’argent. Pas si dur à comprendre, hein?

Je n’avais plus d’argent pour vivre. Je me suis donc mis a compter l’argent pour manger et dormir chaque jour.

Heureusement ma famille pouvait me donner un petit coup de main (je vous aime). Mais ça ne faisait que repousser la date.

J’ai commencé à faire du mannequinat pour avoir une rentrée d’argent pendant que je cherchais un moyen de m’en sortir.

J’ai fait un seul événement en tant que mannequin. J’ai accueilli 2000 Chinoises pendant 6 heures. Résumé de l’événement: prendre des photos, sourire et rendre les gens heureux, payé 150€.

J’ai commencé à travailler sur des projets beaucoup moins intéressants, avec des clients horribles. Je bâclais mon travail, je ne sortais plus et je n’avais qu’une envie: retourner travailler sur Nomad House.

Un client n’a pas voulu me payer, car mon travail n’était pas suffisant. J’enchaine les mauvaises nouvelles et j’avais besoin d’air. Heureusement qu’Axel était à mes côtés pour me soutenir.

Monk

J’ai découvert l’application Headspace et je commençais à méditer (le début d’une super aventure). Se concentrer sur le moment présent m’aidait à souffler et prendre un peu de distance avec mon stress. Prendre l’habitude de méditer même encore aujourd’hui m’aide énormément dans la vie de tous les jours.

6 mois venaient de passer et l’aventure asiatique se terminait. C’était une aventure haute en couleur, dans les bas comme dans les hauts. J’ai rencontré des gens géniaux et partagé des moments incroyables gravés à vie dans ma mémoire.

Quand je repense aujourd’hui à l’ensemble de ce voyage, je le considère comme les meilleurs 6 mois de ma vie. Pourtant dans les moments les plus bas, je voulais tout abandonner et rentrer chez moi. Le fameux dicton: l’herbe est toujours plus verte ailleurs. Je trainais encore et toujours mes démons, même à l’étranger. Que devais-je faire?

Paris • Juillet 2015

Paris

Me voilà de retour en France, pour essayer de vivre sur Paris et revoir ma famille. Je continuais à travailler sur ma startup Nomad House et en freelance pour un client américain.

Je m’installais doucement sur Paris avec comme mission, rester plus de 6 mois avec une fille et gagner un maximum d’argent pour payer mes dettes. Je voulais absolument me prouver que je pouvais rester avec une fille plus de 6 mois. Ne me demande pas pourquoi. J’en ai pleins des idées sans sens comme ça, si tu veux ;)

Je me suis donc mis en couple avec la meilleure amie d’une amie. Plus j’avançais dans cette relation, plus les choses étaient compliquées. Je dirai que c’était une relation passionnée, mais aussi destructrice.

Je me perdais de plus en plus. Je voulais juste me prouver à moi-même et à mon entourage que je pouvais avoir une relation longue. On ne décide pas ce genre de choses, cela vient naturellement, avec la bonne personne.

J’ai décidé de prendre les choses en mains, en parlant à mes parents de ce qui m’arrivait. Je luttais avec moi-même pour trouver des raisons de rester avec elle. Je ne pense pas que le problème venait d’elle, mais une bonne partie de moi. En parler avec mes parents a permis de relativiser et de rigoler de moi-même. C’était un bol d’air frais, mais ce n’était pas constant.

Marrakech

Il m’a suffi d’un voyage avec des amis à Marrakech pour me rendre compte que je n’allais pas dans le bon chemin avec cette relation. Je n’étais plus moi même et je n’aimais pas ça. J’ai donc décidé de mettre fin à cette relation et de visiter mon client a NYC.

New York City • Septembre 2016

NYC

Je suis parti 12 jours à NYC. Ma mission : être inspiré et rencontrer mon client pour la première fois. On travaillait ensemble depuis déjà 4 mois.

New York City m’a mis une très grosse claque.

Je commençais à stagner sur Paris et arriver dans une ville où tout le monde fait des choses m’ont permis de réaliser certaines choses. J’avais de nouveaux challenges à affronter. J’ai remarqué que j’avais besoin d’être stimulé au quotidien pour me sentir vivre.

Retour en France et ma décision était prise j’allais partir à NYC 1 mois après pour 3 mois. J’aime partir à l’aventure sans rien prévoir.

J’avais une promesse de prendre 15% dans une startup prometteuse à NYC et de gagner \$8000. Traduction: j’allais être enfin heureux.

Tout était fourni par mon client. C’était un package vie. Boulot, logement, petite amie et amis étaient « fournis ».

Mon premier mois était magique, j’avais assez d’argent pour vivre confortablement à NYC, mais ça n’allait pas durer.

Le jour qui allait changer ma vie allait arriver. C’était trop beau pour être vrai.

Je n’ai pas le jour en tête, mais j’apprenais que je ne toucherais pas les \$8000 promis. Le client qui devait me sponsoriser en échange de 10 heures de travail par semaine a refusé le contrat.

J’étais choqué. Je m’étais senti intelligent pour une fois. J’avais réfléchi pour prendre des parts dans cette startup. J’avais conclu que c’était une bonne décision. Je suis tombé de haut.

Je continuais à poursuivre une vie que je n’aimais pas. Je rêvais toujours d’un autre mode de vie, mais je ne faisais rien pour y arriver.

J’étais à NYC avec un loyer de 1350\$ à payer, sans argent, sans la volonté de continuer en freelance et encore moins travailler gratuitement.

On était un dimanche soir et j’avais \$5 sur mon compte.

C’était la plus belle semaine de ma vie depuis 4 ans. J’ai ouvert les yeux sur la vie. Je venais de réaliser ou je voulais me diriger. J’en visualisais le chemin.

J’ai récupéré quelques dollars grâce à une session de coaching. Donc je vais bien aujourd'hui.

Je ne suis pas devenu 10 fois plus heureux, mais j’ai trouvé la paix intérieure. Comme dirais le film la légende de Bagger Vence, j’ai trouvé mon swing. Imagine que tu es une branche d’arbre et que le petit oiseau qui se pose est la représentation du bonheur. Tu l’invites à se poser gentiment sans le forcer et il se posera. Je suis dans cet état d’esprit en ce moment.

Mes inspirations

  • Je ne suis pas fait pour être freelance, car je suis très mauvais à manager et terminer un projet. C’est un mode de vie trop aléatoire.
  • Je suis un créateur. Créer me rend le plus heureux du monde.
  • J’ai découvert à travers mon expérience avec Nomad House que je me sens beaucoup mieux quand je suis entouré de gens.
  • Je ne suis pas un loup solitaire.
  • J’aime créer des vidéos et faire rire les gens.
  • Je ne considère plus l’argent comme un moyen de réussir. Je veux transmettre mes connaissances et aider plus de monde à avancer.
  • Je faisais beaucoup trop attention au jugement des autres. Fuck that!
  • Écrire m’a permis de mettre au clair mes idées. Moleskine, un stylo et un verre de vin. J’étais inspiré et passionné pour l’écriture.
  • Ma méditation devenait de plus en plus efficace, car je médite tous les matins depuis 76 jours.
  • Je ne cherche pas la perfection. Des fois les choses marchent, des fois non.
  • Je veux vivre de Nomad House et Caillou.

Mes conseils

  • La vie n’est pas parfaite. On ne peut pas être heureux tout le temps.
  • J’ai fait un test de personnalité, c’est surement bidon, mais pour moi ça m’a aidé à réaliser qui j’étais. 16Personalities
  • La méditation me permet de plus en plus de rester concentré sur le moment présent et de ne pas stagner dans mes pensées. Application Headspace ou Petit Bambou
  • J’ai arrêté de m’attarder à ce que pensaient les gens. Si j’ai envie de faire un truc, je le fais. The importance of giving no f*cks
  • Je reste moi même. Personne a des solutions pour ta vie. Tu te connais mieux que quiconque et c’est ta force. Tu es différent et c’est la beauté du monde. Ne laisse pas les gens te changer, même s’il faut que tu sois seul.
  • J’ai trouvé des connaissances qui me tirent vers le haut. Trouver votre communauté. Créateur, freelancer ou autres. Il y a toujours d’autres personnes qui nous ressemblent.
  • Quand je me sens perdu, j’aide quelqu’un comme je peux. Garde ça en tête à chaque fois que ça ne va pas. What’s Your North Star?
  • J’ai arrêté de chercher à être heureux ou à devenir quelqu’un d’autre. Je ne poursuis plus les choses que je veux, mais je les laisse arriver. Srikumar Rao: Plug into your hard-wired happiness
  • Comprendre que tout le monde sur terre se pose des questions et s’en posera toujours. Apprendre à vivre avec est bien plus intéressant que de vouloir éteindre son cerveau.

Conclusion

Aujourd’hui, je suis composé d’émotions: heureux, triste et bien plus encore. Je me pose encore des questions, mais j’y prête moins attention, comme s’il y avait une sensation de calme dans ma tête (c’est un feeling très compliqué à expliquer). Je sens la plénitude et le bien-être. Je respire enfin après ces 4 années. Je suis heureux :) #champagne

Champagne

Je sais maintenant où je vais et je suis bien décidé à vivre de ma startup Nomad House. Cet article n’est en aucun cas une leçon de vie, mais peut-être que mon histoire peut t’inspirer.

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